La Liberté, Fribourg, 3 novembre 2016

Un risque apocalyptique nous guette (1)

     On prévoit que le Bas-Valais sera noyé si le grand tremblement de terre attendu dans les Alpes pulvérise un barrage; le tsunami balaiera les rives du Léman comme en 563. Mais après on pourra reconstruire et vivre au pays.

     En revanche, si une catastrophe touche une centrale nucléaire, le scénario est apocalyptique. Que l’on imagine le nombre d’habitants à évacuer dans un rayon de 100 à 300 km! Vers quel pays d’accueil? Sans retour pendant des siècles. Un copain me disait: «On raclera le sol contaminé»; pff! Ôter partout 10 à 50 cm de terre!

     La caste nucléaire dispose de moyens énormes: députés enchaînés aux lobbies, magnats des médias, capacité d’infiltration parmi les écologistes ou les protecteurs du paysage, lesquels en viennent à soutenir le nucléaire en utilisant les oiseaux migrateurs contre les éoliennes, les alevins contre l’énergie hydraulique et les paysages contre les énergies renouvelables.

     Le vigneron chef de l’armée est entré en campagne: à l’inverse des antennes du Moléson ou de Torny, les éoliennes perturberaient nos aviateurs – comme si ceux-là étaient des brèles, comparés aux Allemands qui pilotent au-dessus de milliers de pylônes ou des Hollandais qui n’emboutissent pas leurs moulins à vent.

     Parions! Si l’on parie en faveur des vieilles centrales, on vise une production indigène pendant une vingtaine d’années: le gain espéré est minime. Si l’on parie de les user jusqu’à l’os, on court le risque d’un accident colossal et d’une évacuation de notre pays. Avec le vent d’ouest, adieu les Alémaniques; avec la bise, adieu la Romandie: pas de salut, la perte est éternelle.

     Pierre Perroud

     (1) Titre de la Rédaction.

 

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