ATHENA. Pierre Peroud. Voyager dessille les yeux

La Liberté, Fribourg, 1er mars 2016

Voyager dessille les yeux... (1)

     Escapade en Érythrée. Ce lecteur approuve les parlementaires qui sont allés "à la recherche de la vérité".

     "La Liberté" a évoqué le 16 février le voyage en Erythrée de parlementaires suisses appartenant à cinq grands partis. Ce voyage suscite la controverse. Certains braient qu’on ne devrait pas aller s’informer sur place; il faudrait se limiter à ingurgiter les ratiocinations de commentateurs en robe de chambre qui n’ont peut-être jamais consulté ni journal ni loi en tigrinya. Bornés et dangereux comme ceux qui ne lisent qu’un seul livre, ils aboient contre ceux qui cherchent à savoir; cela n’est pas nouveau.

     Contrairement à ces obscurantistes je pense avec Voltaire «qu’il faut voyager»: cela dessille les yeux. Ce périple a offert une image exemplaire de politiciens suisses capables de mettre de côté leurs divergences pour aller à la recherche de la vérité. Ils font figure de personnes libres, à l’inverse des caniches qui attendent le feu vert de Washington pour oser se glisser à Cuba ou en Iran.

     Imagine-t-on nos petits voisins Hollande, Marine Le Pen, Sarkozy et Mélenchon monter ensemble dans l’avion avec leur caddie pour aller faire un séjour d’information au camp de concentration de Guantanamo?

     Les mauvaises herbes de l’obscurité sont envahissantes: certains menacent les lanceurs d’alerte, courageux dénonciateurs de malversations; d’autres veulent bétonner le secret bancaire et renforcer la fraude fiscale; d’autres encore essaient de museler les Suisses comme ce ministre valaisan, aux racines autrichiennes, qui voulait bâillonner la liberté d’expression dans son département.

     Face aux menaces des individus de l’ombre, nous avons besoin de personnes qui cultivent les lumières.

Pierre Perroud

(1) Titre et commentaire de la Rédaction.

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