La Liberté, Fribourg, 5 octobre 2017

Une bestialité qui horrifie (1)

     "Comme tout le monde, j’ai vu les vidéos des violences de la police espagnole contre les Catalans calmement alignés pour voter. Cette bestialité horrifie. Les matraquages en Catalogne m’ont remis en mémoire l’époque où la justice espagnole condamnait les séparatistes basques à être ­étranglés avec un lacet. Comme si le spectacle dégénéré des corridas ne suffisait pas à étancher la soif de cruauté!

     L’article premier, alinéa 2, de la Charte des Nations Unies proclame le «principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes». Notre voisin fait un bras d’honneur à ce texte: Emmanuel Macron et sa ministre des Affaires étrangères, Nathalie Loiseau, ont réaffirmé avec force leur opposition à l’exercice du référendum et leur soutien à l’action de Mariano Rajoy. Comme si les matraques avaient besoin d’un coup de main!

     Le présumé droit des peuples est bafoué par les dirigeants, potentats et autres roitelets, maladroitement choisis ou qui se sont emparés du pouvoir. La litanie des peuples en souffrance est interminable: Catalans et Basques castagnés par les Espagnols, populations du Donbass pilonnées par les Ukrainiens, Kurdes massacrés par les Turcs, Palestiniens martyrisés par les Israéliens, Tamouls exterminés par les Sri Lankais, et tant d’autres!

     Pour pimenter ces actions, l’Europe et les Etats-Unis, qui s’autoproclament sans vergogne «pays des droits de l’homme», donnent leur feu vert ou, dans le meilleur des cas, ferment les yeux sur cette férocité universelle. Comme si les catastrophes naturelles ne suffisaient pas au malheur des petites gens!"     

     Pierre Perroud

     (1) Titre de la Rédaction.

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