La Liberté, Fribourg, 20 novembre 2017

L’avenir donne raison aux Verts (1)

     "Les médias relatent la démission de Marie Garnier et se gaussent des occupations des parlementaires fribourgeois qui se goinfrent de ragots, des bassesses des ennemis de la ministre, de l’hypocrisie de ses alliés et du fricot de préfecture, procureur et vice-chancelière.

     Le caustique marigot du dessinateur Alex illustre le dégoût ressenti par la population, résumé aussi dans la formule altière de Mme de Weck: «Nous n’avons pas de temps à perdre pour un règlement de comptes entre deux personnes de Villars-sur-Glâne.» Aquila non capit muscas!

     Ici et ailleurs, on connaît les politiciens véreux qui planquaient leur magot à Jersey ou au Luxembourg, faisaient des opérations de change louches, transmettaient des informations à leur entreprise, déféquaient des calomnies électorales à relents pédophiles; ces individus n’ont pas été harcelés par leurs pairs: ils n’étaient ni femmes ni Verts.

     Les écologistes agacent. Faute d’être obtus, ils discernent trop à l’avance que la santé est menacée par les pesticides, que l’abus d’antibiotiques entraîne la résistance des bactéries, que la pollution atmosphérique ruine la santé, etc. Les politiciens chevronnés préfèrent attendre que des catastrophes concrètes les forcent à envisager des mesures. Il leur faut un quota de cyclistes et de piétons écrabouillés, des fournées d’ouvriers morts d’asbestose, des cargaisons de personnes irradiées, des tombereaux de poissons morts: plutôt soigner les plaies que prévenir les calamités.  

        Le tort des Verts et de l’espiègle Marie Garnier, c’est de croire qu’ils ont raison alors que c’est l’avenir qui leur donne, hélas! raison."  

     Pierre Perroud

     (1) Titre de la Rédaction.

 

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