La Liberté, Fribourg, 15 mars 2018

Ce propos offense la démocratie (1)

     "Après le vote sur la transparence des dons aux partis, j’ai été choqué de lire, dans La Liberté du 6 mars, les déclarations de deux politiciens aigris. M. Rösti, président de l’UDC Suisse: «Je ne suis pas sûr que les gens étaient vraiment conscients de ce qu’ils ont voté.» M. Lüscher, conseiller national PLR: «Le citoyen se moque éperdument de savoir qui finance quel parti.»

     Ces deux élus (par erreur?) sont étrangers à notre démocratie directe. Leurs propos sont offensants à l’égard des milliers de personnes qui ont accompli leur devoir électoral. Les Fribourgeois, quel que soit leur vote, ne sont pas des zombies inconscients et ne se moquent pas du tout de connaître les relations entre les partis et leurs souteneurs.

     Les citoyens actifs aiment savoir: l’attractivité de La Liberté en témoigne et des journalistes ou dessinateurs s’efforcent de démasquer ce qui est dissimulé au public. En face, on observe des politiciens qui serrent les rangs pour défendre les intérêts opacifiés des groupes de pression qu’ils représentent.

     Ils s’évertuent à bâillonner la transparence: lobbyisme occulte, loin des standards européens; bétonnage du secret bancaire, lequel nourrit la fraude fiscale (hypocritement condamnée) qui permet à un grouillement de contribuables morpions de vivre au détriment des citoyens honnêtes; condamnation des lanceurs d’alerte qui dépucellent les malversations; entraves aux contrôles fiscaux; et cætera, hélas!  

     Ils légalisent mainte escobarderie sous les étiquettes «liberté» dont ils ignorent la noblesse, ou «vie privée» dont ils pervertissent la valeur intime. Mère Helvétie, souillée d’immoralité, me peine."  

     Pierre Perroud

     (1) Titre de la Rédaction.

 

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