La Liberté, Fribourg, 28 décembre 2020

A propos du sort des Arméniens (1)

 
     Sous le règne du roi Tigran, l’Arménie s’étendait de la mer Caspienne à la Méditerranée. Au XIe siècle, les Arméniens passèrent sous la domination turque. Leur territoire s’amenuisa de plus en plus. A la fin du XIXe et au début du XXe, les massacres se multiplièrent. Edmond Noguères exprima son émotion dans son livre Arménie publié à Genève en 1897.

     En 1915 eut lieu le gigantesque génocide de 1,2 à 1,5 million de personnes: l’Anatolie de l’Est fut nettoyée des autochtones arméniens auxquels il reste, dans le Petit Caucase, un minuscule refuge qui se rétrécit comme une peau de chagrin.

     Dans les années 1920, le Géorgien Djougachvili, dit Staline, attribua les régions du Nakhitchevan et du Haut-Karabakh aux Turcs Azéris. Le Nakhitchevan est désormais vidé de sa population arménienne. Le Karabakh tente de résister et sa population, toujours menacée, est constamment engagée dans un combat de survie.

     Le riche Azerbaïdjan dispose de puissants appuis. Le gouvernement turc affiche une hostilité persistante à l’égard du plus ancien Etat chrétien. Le parti au pouvoir en Israël fournit à Bakou des armes d’une redoutable efficacité. Et même les candides Suisses apportent un soutien financier en faisant le plein d’essence dans les stations au logo bleu-rouge-vert.

     En fin de compte seuls les Russes, ces orthodoxes qui se considèrent parfois comme le rempart du christianisme, empêchent l’éradication du peuple arménien – tout comme ils ont interrompu depuis 2015 le massacre des chrétiens de Syrie dont les Occidentaux (à l’exception du Vatican) se souciaient fort peu. 

     Pierre Perroud

     (1) Titre de la Rédaction.

 

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