La Liberté, Fribourg, 26 septembre 2012
Ne sapons pas le social (1)
Politique des aînés. Les conditions de vie des plus âgés se degradent petit a petit, des prestations étant rabotées. (1)
La conférence consacrée à la politique de la vieillesse, bouleversée par l'inversion de la pyramide des âges, fut très instructive (La Liberté 26 septembre)
Un interlocuteur facétieux posa la question de la situation de Fribourg traditionnellement "considéré comme un désert social". Les réponses furent embarrassées.
La Responsable des Affaires sociales de la ville répondit que rien de spécial n'était prévu sinon ajouter des bancs publics. Je savoure les propos de ceux qui, comme Devos, divertissent sur un ton grave. Un auditeur avisé demanda que l'on pensât aux dossiers. Ensuite la Conseillère d'État évoqua son projet "Senior plus", indispensable. Mais un député proposa de raboter ce projet, sous le prétexte casuiste de le faire avancer.
Des initiatives existent, sporadiquement. A Guin, en particulier. Et à Lancy des universitaires font chanter, écrire, cuisiner des aînés avec des jeunes; cela alimentera des publications.
Mais de lourds problèmes ont été ignorés. Ainsi, quand le conseiller fédéral Burkhalter démantela le remboursement des lunettes, appareils auditifs, couches pour incontinence, plateaux-repas, ce sont les vieux surtout qui furent atteints; ces oukases, heureusement favorables aux assurances, ont tragiquement entamé les rentes AVS (calculez vous-mêmes!), dégradé les conditions d'existence et d'espérance de vie.
A cela s'ajoute le dessein des assurances maladies d'augmenter les cotisations des personnes âgées. Qu'aurait écrit la presse si des décisions analogues avaient été prises par Sarkozy ou Loukachenko? Bref, la priorité sociale est de ne pas saper les moyens qui permettent de vivre.
Pierre Perroud
(1) Titre et commentaire de la Rédaction.
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