La Liberté, Fribourg, 21 octobre 2016
Des réclamations en décalage (1)
La presse répercute des plaintes qui sont en contradiction avec la majorité exprimée dans les urnes. A la majorité, il faut d’ailleurs ajouter les voix abstentionnistes tacitement en accord avec les résultats des votes. Seule la minorité est habilitée à protester. Trois exemples.
Certains se plaignent de la forte hausse des primes des caisses-maladie. Mais la population, lors de la récente votation sur la caisse unique, a préféré donner carte blanche aux assureurs: forts du soutien populaire, ces derniers augmentent copieusement les primes des assurés et les salaires des dirigeants. Tout est bien au pays des moutons blancs: la majorité est contente de payer et les assureurs sont contents d’encaisser.
En 2013, les Suisses ont nettement refusé de limiter les salaires de leurs oligarques. Monsieur Tout-le-monde accepte de se serrer la ceinture en faveur de ceux qui rirent de ce résultat. Les riches «people» sont reconnaissants: ils offrent de beaux rêves en étalant leur luxe et leurs frasques dans les magazines exhibés chez les coiffeurs pour lorettes ou dans les salles d’attente de ceux qui ne semblent goûter dans la culture que la première syllabe.
Les communes voient leurs charges s’alourdir: transports scolaires, etc. Ici encore la démocratie fonctionne bien: la majorité parlementaire souhaite abaisser les impôts des milieux qu’elle représente et défend l’idée d’une amnistie fiscale pour les tricheurs. Le canton transfère alors les charges sur les communes. La majorité de députés libéraux, UDC, etc., clairement élue, applique son programme; c’est helvétiquement honnête.
Pierre Perroud
(1) Titre de la Rédaction.
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