Version du texte originale approuvée par S. Gumy (et pourtant...).

En rouge: opinions censurées par la Rédaction

L'absence de doute rend la lecture de la presse amusante. Oubliés les aveux de Tony Blair: il fallait mentir pour avoir une raison de ravager l'Irak.

La ministre Theresa May nous a distraits avec le feuilleton de l'agent double Skripal. Selon les médias, il fut victime d'un neurotoxique foudroyant. Un antidote approprié au produit inconnu put être rapidement administré. Madame May, bachelor en géographie, identifia illico le poison alors que les laboratoires mirent plusieurs semaines pour l'analyser. Skripal, ou son double, fut mis au secret intensif à l'hôpital où les thaumaturges préparèrent sa parousie. Faute de preuves irréfutables, la ministre incita une meute de gouvernements à sanctionner la Russie, Poutine, le football... Prudent, notre Conseil fédéral s'est abstenu de débiter des balivernes.

L'Ukraine nous a divertis avec l'histoire du journaliste double Babchenko, sauvagement assassiné "de trois balles dans le dos" selon le tweet de Bernard Henri-Lévy - un "philosophe" parisien bling-bling. Et voilà que Babchenko réapparaît avec son sourire de clown pour raconter qu'il s'était fait assassiner à blanc pour ne pas être tué. Le farceur, dévalorisant son propre métier,  a démontré combien il était facile de berner les journalistes.

Ces calembredaines, relayées par l'ATS, ne sont pas nouvelles. J'aimais beaucoup écouter ma Maman raconter l'histoire d'Orphée qui ramena Eurydice des Enfers ou celle de Jonas qui fut avalé par un gros poisson avant d'en ressortir trois jours plus tard pour aller annoncer aux habitants de Ninive que Dieu les avait pris en grippe.

Pierre Perroud

Texte caviardé publié par La Liberté (21 juin).

La presse ne doute de rien (1)

L’absence de doute rend la lecture de la presse amusante. Oubliés les aveux de Tony Blair: il fallait mentir pour avoir une raison de ravager l’Irak.

La première ministre britannique Theresa May nous a distraits avec le feuilleton de l’agent double Skripal. Selon les médias, il fut victime d’un neurotoxique foudroyant. Un antidote approprié au produit inconnu put être rapidement administré. Mme May, bachelor en géographie, identifia illico le poison alors que les laboratoires mirent plusieurs semaines pour l’analyser. Skripal, ou son double, fut mis au secret intensif à l’hôpital où les thaumaturges préparèrent sa parousie.

Faute de preuves irréfutables, la locataire du 10, Downing Street incita une meute de gouvernements à sanctionner la Russie, Poutine, le football… Prudent, notre Conseil fédéral s’est abstenu de débiter des balivernes.

L’Ukraine nous a ensuite divertis avec l’histoire du journaliste double Babchenko, sauvagement assassiné «de trois balles dans le dos» selon un tweet de Bernard-Henri Lévy. Et voilà que Babchenko réapparaît le ­lendemain pour raconter qu’il s’est fait assassiner à blanc pour ne pas être tué. Le farceur a démontré combien il était facile de berner les journalistes.

Ces calembredaines, relayées par l’Agence télégraphique suisse (ATS), ne sont pas nouvelles. J’aimais beaucoup écouter ma maman raconter l’histoire d’Orphée qui ramena Eurydice des Enfers ou celle de Jonas qui fut avalé par un gros poisson avant d’en ressortir pour aller prophétiser à Ninive.

Pierre Perroud,

 (1) Titre de la Rédaction.