La Liberté, Fribourg, 20 juin 2020

Pas si inertes que l’on croit! (1)

 
     La Liberté du 10 juin présente de manière critique un projet de décharge dans une zone proche de l’aérodrome de Payerne, impropre aux cultures bio. Et le battage en faveur du site de Ménières retient l’attention.

     L’article mentionne deux types de décharges: A, matériaux d’excavation; B, déchets fallacieusement baptisés «inertes», dans lequel l’Ordonnance sur le traitement des déchets (OTD) admet ceux qui peuvent contenir en très faible quantité arsenic, cadmium, plomb, mercure, fluorures, nitrites, divers hydrocarbures… la liste est longue et autorise des dépassements.

     Au moment de leur entreposage, ces matériaux sont probablement peu dangereux. L’OTD précise qu’une «décharge devrait pouvoir être laissée à elle-même au bout de deux générations environ.» Or c’est là que les problèmes commencent. Rien n’est inerte: les mouvements de terrain, le tassement des matériaux, la chaleur du sous-sol, les eaux d’infiltration, l’érosion, la fissuration des contenants créent des conditions propices aux incessantes combinaisons chimiques. A titre d’exemple, l’arsenic lié au carbone et à l’hydrogène est présent dans notre corps. Mais combiné à l’oxygène, omniprésent, il engendre de redoutables oxydes.

     A Ménières, une décharge de 600 000 à 2,5 millions de m3 préoccupe. L’assemblée communale de mai 2019 n’a pas éconduit les matériaux de type A; mais seules trois personnes sur 64 ont accepté l’idée d’une décharge de type B collée à quelques dizaines de mètres au-dessus des habitations. L’accumulation de micropolluants, les lixiviats et la proximité constituent un risque pour l’environnement et la santé.

     Pierre Perroud

     (1) Titre de la Rédaction.

 

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