La Liberté, Fribourg, 3 février 2022

Pas même la ministre des Sports (1)

La Chine c’est loin, mais comparer les articles de presse reste à notre portée. La Liberté du 27 janvier nous a informés que le Conseil fédéral ne se rendrait pas aux Jeux olympiques de Pékin «en raison de la situation sanitaire». S’il s’agit de la situation en Suisse, on nous annonce qu’elle se détend. S’il s’agit du Céleste Empire, il y a moins de 80 cas de Covid par million d’habitants – contre plus de 240 000 en Helvétie.

L’excuse apparaît fourbe: on sait que notre gouvernement a coutume de se conformer aux injonctions américaines qui, pour justifier la guerre économique actuelle contre la Chine, prétextent la situation des habitants du Xinjiang. Cela contraste avec les articles de presse dans lesquels, en 2017, on louait la Chine de retenir les Ouïgours qui voulaient rejoindre Daech et promettaient de «verser des rivières de sang».

La prise en otage de l’olympisme par les politiciens est navrante. C’est regrettable d’ignorer l’esprit des Jeux rappelé maintes fois dans les 112 pages de la Charte olympique; de bafouer la Trêve entérinée par l’ONU et destinée à «construire un monde pacifique et meilleur»; de ternir le plaisir des spectateurs et de souiller l’enthousiasme sportif avec la politique.

A défaut d’être représentés par une personnalité de première magnitude, nous aurions pu au moins déléguer un ministre des Sports ou des Affaires étrangères et présenter les vœux de réussite et du Nouvel-An lunaire aux organisateurs. Il n’est pas impossible que les potentiels touristes chinois gardent en mémoire cette avanie qui s’ajoute aux campagnes de presse contre les hôtes des Jeux.

Pierre Perroud

(1) Titre de la Rédaction.

 

rainbow

[Athena]   [Publications]

Send comments on page to mail_pp_unige
Copyright © 1986, 1994, 2022 ATHENA - Pierre Perroud. All Rights Reserved.

Owl