Guy de Maupassant : Le pain maudit. Texte publié dans Gil Blas du 29 mai 1883 sous la signature de Maufrigneuse, puis publié dans le recueil Les soeurs Rondoli.
Numérisation : Rémi Charest (charemi@nbnet.nb.ca)
Mise en forme HTML (27 août 1998) : Thierry Selva (maupassant@free.fr)
A Henry Brainne.
Il est un pain béni qu'à la terre économe Il nous faut arracher d'un bras victorieux. C'est le pain du travail, celui que l'honnête homme, Le soir, à ses enfants, apporte tout joyeux. Mais il en est un autre, à mine tentatrice, Pain maudit que l'Enfer pour nous damner sema (bis). Enfants, n'y touchez pas, car c'est le pain du vice ! Chers enfants, gardez-vous de toucher ce pain-là ! (bis). |
Respect au malheureux qui, tout brisé par l'âge, Nous implore en passant sur le bord du chemin, Mais flétrissons celui qui, désertant l'ouvrage, Alerte et bien portant, ose tendre la main. Mendier sans besoin, c'est voler la vieillesse, C'est voler l'ouvrier que le travail courba (bis). Honte à celui qui vit du pain de la paresse, Chers enfants, gardez-vous de toucher ce pain-là ! (bis). |
Dans ton simple réduit, ouvrière gentille, Tu sembles écouter la voix du tentateur ! Pauvre enfant, va, crois-moi, ne quitte pas l'aiguille. Tes parents n'ont que toi, toi seule es leur bonheur. Dans un luxe honteux trouveras-tu des charmes Lorsque, te maudissant, ton père expirera (bis). Le pain du déshonneur se pétrit dans les larmes. Chers enfants, gardez-vous de toucher ce pain-là ! (bis). |
Chers enfants, gardez-vous de toucher ce pain-là, |
Chers enfants, gardez-vous de toucher ce pain-là. |
29 mai 1883
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