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DOSTOIEVSKI, Fiodor (1821 - 1881)

 

   "Cent lapins ne font jamais un cheval, cent soupçons ne font jamais une preuve."    Dostoievski, Crime et Châtiment (1866), éd. Club de la Femme, t. 2, 6e Partie, ch. 2, p. 200, traduction J. Chuzeville.    ("Изо ста кроликов никогда не составится лошадь, изо ста подозрений никогда не составится доказательства.")

   "Il est, comme tous les Français, charmant et badin quand il espère tirer quelque profit de sa bonne grâce ; il devient horriblement ennuyeux aussitôt que cette espérance disparaît. Rarement affable et spontané par nature, le Français sait donner le change par calcul. Seul un enfant, d'ailleurs, ou une jeune fille russe — en un mot, un être jeune et innocent — peut s'y laisser prendre; tout esprit sérieux et lucide aura vite en horreur cette amabilité de surface, cette désinvolture mesurée et cette insupportable gaieté de théâtre. Quand le Français croit nécessaire de se montrer amusant, de faire croire à la plus grande fantaisie de pensée et d'action, ses jeux les plus extravagants ne sortent pas de la convention. Qu'y a-t-il de plus mesquin qu'une vie entièrement dirigée, étudiée, calculée; qu'y a-t-il de plus quelconque et de plus ennuyeux qu'un Français..."
   Dostoïevski, Le Joueur (1866), traduction J.-M. Jasienko, éd. La Guilde du Livre, Lausanne, pp. 67-68

   "Dans l'amour abstrait de l'humanité, on n'aime presque toujours que soi,"
   Dostoïevski, L'Idiot (1868-1869), III, 10, p. 218, éd. Babel

   "(...) que doit faire le romancier avec les gens normaux, absolument "ordinaires" , et comment doit-il les présenter à son lecteur afin de les rendre un tant soit peu intéressants? Les oublier complètement dans un récit est vraiment impossible parce que les gens "ordinaires" forment à tout instant, et dans la majorité des cas, les maillons de la chaîne des événements de la vie quotidienne; ainsi, en les passant sous silence, nous enfreindrons la vraisemblance. Ne remplir les romans que de types, ou même, simplement, pour l'intérêt, que de gens bizarres et inventés serait invraisemblable, voire, sans doute, sans intérêt. Nous pensons que l'écrivain doit chercher des nuances intéressantes et pleines d'enseignement jusque chez les gens les plus banals. Et quand, par exemple, l'essence même de certaines personnes ordinaires réside justement dans leur banalité constante et perpétuelle, ou, mieux encore, quand, malgré tous les efforts surhumains de ces personnes pour sortir, coûte que coûte, des ornières de la routine et de la banalité, elles finissent, de toute façon, par rester inchangées et immuables dans leur routine - alors ces personnes-là finissent par acquérir un certain genre de caractère typique - comme une banalité qui ne veut pour rien au monde rester banale et veut, coûte que coûte, devenir originale et indépendante, sans posséder le début d'un moyen de devenir indépendante."
   Dostoïevski, L'Idiot (1868-1869), IV, 1, p. 229, éd. Babel

   "Il y a toute une foule d'écrivains qui adorent parler par voie de presse de leur amitié avec de grands écrivains décédés."
   Dostoïevski, L'Idiot (1868-1869), IV, 6, p. 348, éd. Babel

   "Stavroguine s'il croit ne croit pas qu'il croit. Et s'il ne croit pas, il ne croit pas qu'il ne croit pas."
   Dostoievski, Les Possédés (1871-1872), III, 6, p. 627 (Le Livre de Poche)
   "Ставрогин если верует, то не верует, что он верует. Если же не верует, то не верует, что он не верует."

   "Si Dieu existe, toute volonté est Sienne et je ne puis sortir de Sa volonté. S'Il n'existe pas, toute la volonté est mienne et j'ai le devoir d'affirmer ma propre volonté."
   Dostoievski, Les Possédés (1871-1872), III, 6, p. 628 (Le Livre de Poche)
   "Если бог есть, то вся воля его, и из воли его я не могу. Если нет, то вся воля моя, и я обязан заявить своеволие."

   "... l'attribut de ma divinité est ma volonté! C'est tout ce par quoi je puis manifester sur le point capital mon insoumission et ma terrible liberté nouvelle."
   Dostoievski, Les Possédés (1871-1872), III, 6, p. 631 (Le Livre de Poche)
   "... атрибут божества моего — Своеволие! Это всё, чем я могу в главном пункте показать непокорность и новую страшную свободу мою."

   "- Je pense que si le diable n'existe pas, s'il a été créé par l'homme, celui-ci l'a fait à son image.
   - Comme Dieu, alors?"
   Dostoievski, Les Frères Karamazov (1879), V, éd. Poche, t. I, p. 281.

   "Ne te lasse pas d'agir. Si tu te souviens la nuit, avant de t'endormir, que tu n'as pas accompli ce qu'il fallait, lêve-toi aussitôt pour l'accomplir."
   Dostoievski, Les Frères Karamazov (1879), VI, éd. Poche, t. I, p. 372

   "Je n'ai rien contre Dieu. Certainement, Dieu n'est qu'une hypothèse... mais... je reconnais qu'il est nécessaire à l'ordre... à l'ordre du monde et ainsi de suite... et s'il n'existait pas, il faudrait l'inventer."
   Dostoievski, Les Frères Karamazov (1879), X, 6, éd. Poche, t. II, p. 190

   "Mais alors, que deviendra l'homme, sans Dieu et sans immortalité? Tout est permis, par conséquent tout est licite?"
   Dostoievski, Les Frères Karamazov (1879), XI, éd. Poche, t. II, p. 231

   "- Impossible, soit, mais faites-le."
   Dostoievski, Les Frères Karamazov (1879), Epilogue, éd. Poche, t. II, p. 415