Athena s'apprêtant à écrire
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SARTRE, Jean-Paul (1905 - 1980)

 

   "Voici ce que j'ai pensé: pour que l'événement le plus banal devienne une aventure il faut et il suffit qu'on se mette à le raconter."
   J.-P. Sartre, La Nausée (1938), p. 60, éd. Poche.

   "Le secret douloureux des Dieux et des rois: c'est que les hommes sont libres."
   Sartre, Les Mouches (1943), II, II, 5, p. 69 éd. ULB

   "... chaque homme doit inventer son chemin."
   Sartre, Les Mouches (1943), III, 2, p. 89 éd. ULB.

   "(...) beaucoup de gens croient en agissant n'engager qu'eux-mêmes, et lorsqu'on leur dit: mais si tout le monde faisait comme ça? ils haussent les épaules et répondent: tout le monde ne fait pas comme ça. Mais en vérité, on doit toujours se demander: qu'arriverait-il si tout le monde en faisait autant? et on n'échappe à cette pensée inquiétante que par une sorte de mauvaise foi. Celui qui ment et qui s'excuse en déclarant: tout le monde ne fait pas comme ça est mal à l'aise avec sa conscience, car le fait de mentir implique une valeur universelle attribuée au mensonge. Même lorsqu'elle se masque l'angoisse apparaît."
   Sartre (1905 - 1980), L'Existentialisme est un Humanisme, éd. Nagel, pp. 28 - 29.

   "...l'homme est condamné à être libre. Condamné, parce qu'il ne s'est pas créé lui-même, et par ailleurs cependant libre, parce qu'une fois jeté dans le monde, il est responsable de tout ce qu'il fait."
   Sartre (1905 - 1980), L'Existentialisme est un Humanisme (1946), p. 37, éd. Nagel.

   "Vous êtes libres, choisissez, c'est-à-dire inventez."
   Sartre, L'Existentialisme est un humanisme (1946), p. 47, éd. Nagel

   "Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent."
   Sartre, Le Diable et le Bon Dieu (1951), I, 1.

   "Puisque la création ne peut trouver son achèvement que dans la lecture, puisque l'artiste doit confier à un autre le soin d'accomplir ce qu'il a commencé, puisque c'est à travers la conscience du lecteur seulement qu'il peut se saisir comme essentiel à son oeuvre, tout ouvrage littéraire est un appel."
   Sartre, Situations II (Qu'est-ce que la Littérature?) (1948), p. 59, éd. Idées.

   "Il n'est donc pas vrai qu'on écrive pour soi-même: ce serait le pire échec; en projetant ses émotions sur le papier, à peine arriverait-on à leur donner un prolongement languissant. L'acte créateur n'est qu'un moment incomplet et abstrait de la production d'une oeuvre; si l'auteur existait seul, il pourrait écrire tant qu'il voudrait, jamais l'oeuvre comme objet ne verrait le jour et il faudrait qu'il posât la plume ou désespérât. Mais l'opération d'écrire implique celle de lire comme son corrélatif dialectique et ces deux actes connexes nécessitent deux agents distincts. C'est l'effort conjugué de l'auteur et du lecteur qui fera surgir cet objet concret et imaginaire qu'est l'ouvrage de l'esprit. Il n'y a d'art que pour et par autrui."
   Sartre, Situations II (Qu'est-ce que la Littérature?) (1948), p. 55, éd. Gallimard.

   "L'art de la prose est solidaire du seul régime où la prose garde un sens: la démocratie: Quand l'une est menacée, l'autre l'est aussi. Et ce n'est pas assez que de les défendre par la plume. Un jour vient où la plume est contrainte de s'arrêter et il faut alors que l'écrivain prenne les armes. Ainsi de quelque façon que vous y soyez venu, quelles que soient les opinions que vous ayez professées, la littérature vous jette dans la bataille; écrire est une certaine façon de vouloir la liberté; si vous avez commencé, de gré ou de force vous êtes engagé."
   Sartre, Situations II (Qu'est-ce que la Littérature?) (1948), p. 82, éd. Gallimard.

   "Longtemps j'ai pris ma plume pour une épée, à présent je connais notre impuissance."
   Sartre, Les Mots, p. 212