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ZOBRIST, Théophile

Extrait de l'article "Porrentruy", au sujet de l'Ajoie et des Ajoulots (1905).

 

     La majeure partie du district s'appelle l'Ajoie, en allemand Elsgau. L'Ajoie était l'un des États de l'Évêché princier de Bâle. Il renfermait les grandes mairies ou justices d'Aile, Bure, Chevenez, Coeuve et Courtedoux. Ses habitants sont les Ajoulots, belle race d'hommes au corps élancé et souple, aux cheveux et aux yeux foncés. Dans certains villages, on rencontre exceptionnellement des types aux cheveux blond clair, presque jaunes, et aux yeux bleu clair comme dans le Nord de l'Allemagne. Dans quelques villages, l'abus de l'eau-de-vie provoque une rapide dégénérescence de la race. Le paysan ajoulot fait tous ses labours et charrois avec des chevaux; il est rare de voir un attelage de bêtes à cornes et les machines tendent à remplacer les ouvriers tant sur les champs que dans les granges et cependant, dans ce beau pays si fertile, malgré l'école d'agriculture, la culture des terres est trop routinière, la terre ne livre pas encore tout ce qu'elle pourrait produire.

     L'Ajoulot est gai, sociable; il aime à chanter, à rire et à conter; le long de la frontière il est bataillard et par trop enclin au braconnage; il est grand amateur du jeu de quilles et conserve avec ténacité certains usages antiques. Le Carnaval et les Brandons sont pour lui des occasions de grandes réjouissances; la Saint-Martin est célébrée dans la plupart des familles par des festins plantureux et quelques grands villages ont gardé leurs fêtes particulières; les bals font fureur. L'Ajoulot est attaché à son vieux langage; dans les villages, le patois est préféré au français; l'école lutte vainement contre cette habitude qui est une des raisons pour lesquelles les enfants font si peu de progrès, le français étant pour eux presque une langue étrangère qu'ils ont beaucoup de peine à s'assimiler. Dans la ville de Porrentruy, les patoisans sont rares. Le patois ajoulot n'est pas pur c'est un mélangé de dialecte franc-comtois et de patois allemand d'Alsace. Un grand nombre de chansons et de récits gracieux ou grivois sont écrits dans cet idiome bizarre qu'on parle également en France jusque bien au delà de Montbéliard. L'histoire du district est la même que celle de la ville de Porrentruy dont il a partagé les heurs et malheurs.

     L'Ajoie, en dehors de la ville de Porrentruy, est la patrie d'hommes connus: Pierre Péquignat, de Courgenay, le général Comment, de Courgenay également, et Pierre Jolissaint, de Réclère, le principal promoteur des chemins de fer du Jura bernois; les historiens Trouillat, Vautrey et Kohler; le patriote Xavier Stockmar, le poète populaire Cuenin, les éducateurs chanoine Aloyse de Billieux, Père Paul L'Hoste, le Père Cramatte, le théologien Gobat. [Th. ZOBRIST.]

     Théophile Zobrist: professeur à l'école cantonale de Porrentruy (fin XIXe début XXe): article "Porrentruy", in Knapp Ch., Borel M., Attinger V., Dictionnaire géographique de la Suisse. Tome troisième. Éd. Attinger Frères, Neuchâtel. 1905.