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VOLTAIRE, François Marie Arouet (1694 - 1778)

 

   "L'homme est né pour l'action, comme le feu tend en haut et la pierre en bas. N'être point occupé et n'exister pas est la même chose pour l'homme."
   Voltaire, Lettres philosophiques (1734), XXV, Sur les Pensées de M. Pascal, XXIII, éd. Pléiade p. 119.

   "Un jour tout sera bien, voilà notre espérance; Tout est bien aujourd'hui, voilà l'illusion."
   Voltaire, Poème sur le désastre de Lisbonne, ou examen de cet axiome: Tout est bien (1756).

   "Penser que la terre, les hommes et les animaux sont ce qu'ils doivent être dans l'ordre de la Providence est, je crois, d'un homme sage."
   Voltaire, Lettres philosophiques (1734), XXV, 6, Sur les Pensées de M. Pascal, p. 110, éd. Pléiade.

   "Il avait le jugement assez droit, avec l'esprit le plus simple; c'est, je crois, pour cette raison qu'on le nommait Candide."
   Voltaire, Candide, I, p. 39 ULB

   "Si nous ne trouvons pas des choses agréables, nous trouverons du moins des choses nouvelles."
   Voltaire, Candide, XVII, p. 103 ULB

   "Le pays était cultivé pour le plaisir comme pour le besoin; partout l'utile était agréable."
   Voltaire, Candide, XVII, p. 104 ULB

   "- Quoi! vous n'avez point de moines qui enseignent, qui disputent, qui gouvernent, qui cabalent, et qui font brûler les gens qui ne sont pas de leur avis?"
   Voltaire, Candide, XVIII, p. 110 ULB

   "il est certain qu'il faut voyager."
   Voltaire, Candide, XVIII, p. 110 ULB

   "quand on est passablement quelque part, il faut y rester"
   Voltaire, Candide, XVIII, p. 114 ULB

   "tous les hommes sont libres"
   Voltaire, Candide, XVIII, p. 114 ULB

   "Qu'est-ce qu'optimisme? disait Cacambo. - Hélas! dit Candide, c'est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal."
   Voltaire, Candide, XIX, p. 118 ULB

   "j'ai tant vu de choses extraordinaires, qu'il n'y a plus rien d'extraordinaire."
   Voltaire, Candide, XXI, p. 131 ULB

   "Partout les faibles ont en exécration les puissants devant lesquels ils rampent, et les puissants les traitent comme des troupeaux dont on vend la laine et la chair."
   Voltaire, Candide, XX, p. 126 ULB

   "il est beau d'écrire ce qu'on pense: c'est le privilège de l'homme."
   Voltaire, Candide, XXV, p. 159 ULB

   "le travail éloigne de nous trois grands maux: l'ennui, le vice, et le besoin."
   Voltaire, Candide, XXX, p. 183 ULB

   "Travaillons sans raisonner, dit Martin; c'est le seul moyen de rendre la vie supportable."
   Voltaire, Candide, XXX, p. 184 ULB

   " il faut cultiver notre jardin."
   Voltaire, Candide, XXX, p. 184 ULB

   "Pour qu'un gouvernement ne soit pas en droit de punir les erreurs des hommes, il est nécessaire que ces erreurs ne soient pas des crimes; elles ne sont des crimes que quand elles troublent la société: elles troublent cette société, dès qu'elles inspirent le fanatisme; il faut donc que les hommes commencent par n'être pas fanatiques pour mériter la tolérance."
   Voltaire, Traité sur la Tolérance (1763), XVIII, p. 626, éd. Pléiade.

   "Si vous voulez qu'on tolère ici votre doctrine, commencez par n'être ni intolérants ni intolérables."
   Voltaire, Traité sur la Tolérance (1763), XIX, p. 629, éd. Pléiade.

   "Partout où il y a une société établie, une religion est nécessaire; les lois veillent sur les crimes connus, et la religion sur les crimes secrets."
   Voltaire, Traité sur la Tolérance (1763), XX, p. 630, éd. Pléiade.

   "Mais de toutes les superstitions, la plus dangereuse, n'est-ce pas celle de haïr son prochain pour ses opinions?"
   Voltaire, Traité sur la Tolérance (1763), XX, p. 632 - 633, éd. Pléiade.

   "Je sème un grain qui pourra un jour produire une moisson."
   Voltaire, Traité sur la Tolérance (1763), XXV, p. 645, éd. Pléiade.

   "Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères! qu'ils aient en horreur la tyrannie exercée sur les âmes, comme ils ont en exécration le brigandage qui ravit par la force le fruit du travail et de l'industrie paisible."
   Voltaire, Traité sur la Tolérance (1763), p. 172 LM.

   "La multitude des bêtes brutes appelées hommes, comparée avec le petit nombre de ceux qui pensent est au moins dans la proportion de cent à un chez beaucoup de nations."
   Voltaire, Dictionnaire philosophique portatif (1764), "Homme", (cité in Lagarde & Michard, XVIIIe siècle, p. 180).

   Il voyait les choses comme elles sont, au lieu que les idées qu'on nous donne dans l'enfance nous les font voir toute notre vie comme elles ne sont point.
   Voltaire, L'Ingénu (1767), XIV, p. 261, éd. Garnier.

   "Je veux que mon procureur, mon tailleur, mes valets croient en Dieu; et je m'imagine que j'en serai moins volé."
   Voltaire, Dialogues, ABC (1768), 17, (cité in Lagarde & Michard, p. 114; cité in Huisman & Plazolles, Mémento littéraire, éd. Bordas, p. 94.)
   "Je veux que mon procureur, mon tailleur, mes valets, ma femme même croient en Dieu; et je m'imagine que j'en serais moins volé et moins cocu."
   Voltaire, Dialogues, ABC (1768), 17e entretien, (cité in Launay & Mailhos, Introduction à la Vie littéraire du XVIII e Siècle, éd. PUF, pp. 52 - 53).
   (Voir citation Sinclair Lewis)

   "L'univers m'embarrasse, et je ne puis songer
Que cette horloge existe et n'ait point d'horloger."
   Voltaire, Les Cabales, v. 111 - 112, (cité in Lagarde & Michard, XVIIIe siècle, p. 114).

   "Ce n'est donc plus aux hommes que je m'adresse; c'est à toi, Dieu de tous les êtres, de tous les mondes et de tous les temps: s'il est permis à de faibles créatures perdues dans l'immensité, et imperceptibles au reste de l'univers, d'oser te demander quelque chose, à toi qui as tout donné, à toi dont les décrets sont immuables comme éternels, daigne regarder en pitié les erreurs attachées à notre nature; que ces erreurs ne fassent point nos calamités. Tu ne nous as point donné un coeur pour nous haïr, et des mains pour nous égorger; fais que nous nous aidions mutuellement à supporter le fardeau d'une vie pénible et passagère; que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants, entre tous nos usages ridicules, entre toutes nos lois imparfaites, entre toutes nos opinions insensées, entre toutes nos conditions si disproportionnées à nos yeux, et si égales devant toi; que toutes ces petites nuances qui distinguent les atomes appelés hommes ne soient pas des signaux de haine et de persécution; que ceux qui allument des cierges en plein midi pour te célébrer supportent ceux qui se contentent de la lumière de ton soleil; que ceux qui couvrent leur robe d'une toile blanche pour dire qu'il faut t'aimer ne détestent pas ceux qui disent la même chose sous un manteau de laine noire; qu'il soit égal de t'adorer dans un jargon formé d'une ancienne langue, ou dans un jargon plus nouveau; que ceux dont l'habit est teint en rouge ou en violet, qui dominent sur une petite parcelle d'un petit tas de la boue de ce monde, et qui possèdent quelques fragments arrondis d'un certain métal, jouissent sans orgueil de ce qu'ils appellent grandeur et richesse, et que les autres les voient sans envie: car tu sais qu'il n'y a dans ces vanités ni de quoi envier, ni de quoi s'enorgueillir.
   Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères! Qu'ils aient en horreur la tyrannie exercée sur les âmes, comme ils ont en exécration le brigandage qui ravit par la force le fruit du travail et de l'industrie paisible. Si les fléaux de la guerre sont inévitables, ne nous haïssons pas, ne nous déchirons pas les uns les autres dans le sein de la paix, et employons l'instant de notre existence à bénir également en mille langages divers, depuis Siam jusqu'à la Californie, ta bonté qui nous a donné cet instant."
   Voltaire, Traité sur la Tolérance, chapitre XXIII, Prière à Dieu, pp. 638 - 639 éd. Pléiade

   (Cf. Montesquieu: "Un homme faisait tous les jours à Dieu cette prière: "Seigneur, je n'entends rien dans les disputes que l'on fait sans cesse à votre sujet. Je voudrais vous servir selon votre volonté, mais chaque homme que je consulte veut que je vous serve à la sienne. Lorsque je veux vous faire ma prière, je ne sais en quelle langue je dois vous parler. Je ne sais pas non plus en quelle posture je dois me mettre: l'un dit que je dois vous prier debout; l'autre veut que je sois assis, l'autre exige que mon corps porte sur mes genoux. Ce n'est pas tout: il y en a qui prétendent que je dois me laver tous les matins avec de l'eau froide; d'autres soutiennent que vous me regarderez avec horreur si je ne me fais pas couper un petit morceau de chair. Il m'arriva l'autre jour de manger un lapin dans un caravansérail. Trois hommes qui étaient auprès de là me firent trembler: ils me soutinrent tous trois que je vous avais grièvement offensé; l'un, parce que cet animal était immonde; l'autre, parce qu'il était étouffé; l'autre enfin, parce qu'il n'était pas poisson. Un Brahmane qui passait par là, et que je pris pour juge, me dit: "Ils ont tort: car apparemment vous n'avez pas tué vous-même cet animal. - Si fait, lui dis-je. - Ah! vous avez commis une action abominable, et que Dieu ne vous pardonnera jamais, me dit-il d'une voix sévère. Que savez-vous si l'âme de votre père n'était pas passée dans cette bête?" Toutes ces choses, Seigneur, me jettent dans un embarras inconcevable: je ne puis remuer la tête que je ne sois menacé de vous offenser; cependant je voudrais vous plaire et employer à cela la vie que je tiens de vous. Je ne sais si je me trompe mais je crois que le meilleur moyen pour y parvenir est de vivre en bon citoyen dans la société où vous m'avez fait naître, et en bon père dans la famille que vous m'avez donnée."
   Montesquieu, Lettres persanes, Lettre XLVI, pp. 194 - 195 éd. Pléiade)

Voir aussi: Voltaire